Je voudrais monter très haut

Préambule : Ce texte est un peu daté, sa langue le montre ; il est très marqué de la mouvance « catholicisme social » qui a été si vive notamment en France dans les années 1960-70 (il date de 1954 en l’occurrence) et dans laquelle j’ai baigné enfant, et encore dans mes années d’études (et alors même que ce n’était déjà plus tellement « tendance »). En cette fin d’année, j’y ai repensé. Il me servira peut-être de bonne résolution pour 2018… Cette prière est de Michel Quoist ; elle a été publiée dans le recueil Prières paru en 1954 aux Editions économie et humanisme / les éditions ouvrières ; et reprise dans Réussir, paru en 1961 dans la même maison. Michel Quoist a beaucoup écrit et beaucoup été lu ; on trouve très facilement ses livres dans les bibliothèques cathos et très souvent dans les ventes de livres d’occasion. N’hésitez pas à y jeter un oeil… et faites le lien avec Mt 22, 38-39 sur les deux commandements, le second étant semblable au premier.

chagall-creationdelhomme

 

Je voudrais monter très haut, Seigneur,

Au-dessus de ma ville,

Au-dessus du Monde,

Au-dessus du Temps.

 

Je voudrais purifier mon regard et T’emprunter Tes yeux.

Je verrais alors l’Univers, l’Humanité, l’Histoire, comme les voit le Père.

Je verrais dans cette prodigieuse transformation de la matière

Dans ce perpétuel bouillonnement de vie,

Ton grand Corps qui naît sous le souffle de l’Esprit.

Je verrais la belle, l’éternelle Idée d’Amour de Ton Père qui se réalise progressivement ;

Tout récapituler en Toi, les choses du ciel et celles de la terre.

Et je verrais qu’aujourd’hui comme hier, les moindres détails y participent.

Chaque homme à sa place,

Chaque groupement,

Et chaque objet.

Je verrais telle usine et tel cinéma,

La discussion de la convention collective et la pose de la borne-fontaine,

Je verrais le prix du pain qu’on affiche et la bande de jeunes qui va au bal,

Le petit gosse qui naît et le vieillard qui meurt.

Je verrais la plus petite parcelle de matière et la moindre palpitation de vie,

L’amour et la haine,

Le péché et la grâce.

Saisi, je comprendrais que devant moi se déroule la grande Aventure d’Amour commencée à l’aurore du Monde,

L’Histoire Sainte, qui selon la promesse ne s’achèvera que dans la gloire après la résurrection de la chair,

Lorsque tu te présenteras devant le Père en disant :

C’est fait, je suis l’Alpha et l’Omega, le commencement et la fin.

Je comprendrais que tout se tient,

Que tout n’est qu’un même mouvement de toute l’Humanité et de tout l’Univers vers la Trinité, en Toi et par Toi, Seigneur.

Je comprendrais que rien n’est profane, des choses, des personnes, des événements,

Mais qu’au contraire tout est sacré à l’origine par Dieu
Et que tout doit être consacré par l’homme divinisé.
Je comprendrais que ma vie, imperceptible respiration en ce grand Corps Total,
Est un trésor indispensable au Projet du Père.
Alors, tombant à genoux, j’admirerais, Seigneur, le mystère de ce monde
Qui, malgré les innombrables et affreux ratés du péché,
Est une lente palpitation d’amour, vers l’Amour éternel.

Je voudrais monter très haut, Seigneur,
Au-dessus de ma ville,
Au-dessus du Monde,
Au-dessus du Temps.
Je voudrais purifier mon regard et T’emprunter Tes yeux.

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Devant la crèche

Je suis tellement fatiguée que j’étais d’humeur à faire un billet sur le mode « j’aime pas Noël ». Parce que ça tombe à un moment où on est crevés, parce qu’il fait moche, parce que la famille c’est compliqué, parce que le livreur a égaré mon cadeau, parce que ça ne change rien aux laideurs du monde. Mais bon. Une fois devant le pc pour écrire, même si tout ça reste vrai, je ne ferai pas de billet-sinistrose.

Puer natus est nobis ! Un enfant nous est donné !

Parce qu’au fond, toujours, j’aime bien Noël. Parce que mes enfants ne croient plus trop au Père Noël mais ne savent quand même pas trop qui apporte les cadeaux. Parce qu’on va chez leur papy et que ça leur et lui fait plaisir. Parce que mon chéri m’a prévu un autre cadeau. Parce que ça change quand même quelque chose aux laideurs du monde, finalement. Parce que le petit Jésus est venu jusqu’à nous, et que ce serait bien, parfois, qu’on (re)devienne des ravi.e.s de la crèche.

 

 

Que Noël vous apporte la joie et la paix !

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